Curieux paradoxe : le secteur du bois représente un creuset d’emplois considérables, qui devrait encore s’élargir dans les années à venir, mais les entreprises ont du mal à recruter. Le manque de jeunes qualifiés se fait sentir. Avis aux amateurs.

La formation dans le secteur du bois ouvre toutes les portes

metiers-charpente » Quel que soit son niveau de diplôme, un jeune qui se lance dans le bois est assuré de trouver un emploi !  » Pour Jean-Claude Lizé, délégué général à la formation de la Capeb , la question des débouchés ne se pose même pas.

 » Depuis 6 ans, les entreprises de charpente, qui incluent les constructeurs de maisons bois, ont augmenté de plus de 50 % en effectifs, et toutes recherchent du personnel qualifié.  » Dans l’artisanat, les compétences de niveau III (BTS) sont maintenant recherchées pour l’utilisation des logiciels appliqués à la conception et la gestion des chantiers.  » Mais nous manquons aussi de niveau BP (Brevet Professionnel), plus adapté à l’artisanat du bâtiment car il est obtenu après un parcours de formation en alternance « estime Jean Claude Lizé  » Actuellement, 20 % des jeunes sont en niveau IV (Bac pro, BT, BP) , il en faudrait beaucoup plus « .

 » Les entreprises pleurent presque à notre porte  » constate Noëlle Foucart, proviseur du Lycée Mansart.  » Elles seraient prêtes à nous enlever des élèves dès le CAP, quitte à les renvoyer ensuite en formation continue. Quant aux postbac, c’est une véritable ruée vers le BTS SCBH (Systèmes constructifs bois habitat). Une filière très en pointe et portée par la profession face au développement de la construction bois « .
Pour les jeunes de François Mansart, l’entrée dans la vie active commence le plus souvent par les PME PMI et micro-entreprises, les entreprises de moins de 20 salariés constituant 99 % de la profession. Il s’agit le plus souvent d’entreprises de charpente, de menuiserie, et d’agencement, fort nombreuses à travailler en région parisienne qui représente le plus gros marché immobilier de France. Mais selon les filières, les jeunes diplômés sont nombreux à intégrer des bureaux d’étude ou pour les technico-commerciaux, de plus grosses structures.

L’avenir de ces jeunes est d’autant plus assuré

emploi-boisle secteur du bois subit, comme toutes les entreprises du bâtiment, une grave crise du recrutement. Essentiellement liée au désintérêt des jeunes pour ces métiers, elle devrait s’aggraver dans les prochaines années quand le Papy boom se fera sentir.
Selon un rapport du Plan, un choc démographique devrait toucher le BTP de plein fouet à partir de 2009, première année de départ en retraite de la génération du baby-boom. D’ici à 2017, 27 % de la population active du BTP partira en retraite.  » Le changement de génération va aussi intervenir au niveau des chefs d’entreprises (PME et artisans…)  » ajoute Jean Claude Guy, responsable de la formation au CNDB  » On estime que 15 à 20 000 d’entre eux vont céder leurs affaires dans les années qui viennent.  » Résultat : la filière se mobilise. Avec l’éducation nationale, l’ensemble des institutions professionnelles du bois et le CNDB, un groupe de travail communication a été créé pour mettre en place des stratégies d’attraction en direction des jeunes.

Au lycée, on agit concrètement, tous les jours.  » Nous participons à différents salons pour présenter notre lycée et je reçois de nombreux parents  » explique Jean-Marc Perraud,  » Mais nous sommes victimes d’une mauvaise image et souvent, il faut convaincre ces parents que le bois est non seulement une filière porteuse, mais aussi un secteur où les jeunes pourront s’épanouir, avec le sentiment d’être acteur et de réaliser de leurs mains des choses dont ils seront fiers. « 

Une structure artisanale de la profession

les possibilités d’évolution sont nombreuses. » Il faut que les jeunes sachent que dans le bâtiment, 1 professionnel sur 4 est chef d’entreprise  » confirme Jean Claude Lizé  » Les perspectives de carrière et d’évolution n’existent pas que dans les grandes entreprises. Dans les métiers du bois, il est très courant de commencer par un CAP et de finir chef d’entreprise  » conclut-il.