Si la tendance actuelle se confirme, le prix de l’assurance auto devrait nettement augmenter en 2018, et plus fortement qu’en 2017. Pourquoi ?

Pour assumer notamment la hausse du coût des pièces détachées ainsi que celle de l’accidentalité. Deux hausses qui se reporteront d’une part sur les primes d’assurance en cours, d’autre part sur les prochains contrats.

Une hausse des accidents

D’après les prévisions du cabinet de consultants Facts & Figures, la hausse du prix de l’assurance auto s’explique d’abord par une forte augmentation de la sinistralité.

En effet, les assureurs ont dû verser plus d’indemnisations puisque le nombre d’accidents en France est reparti à la hausse en 2017. Ces coûts supplémentaires se reportent automatiquement sur le prix des nouveaux contrats.

Le Ministère des transports, associé au Ministère de la jeunesse, a beau lancer régulièrement de nouvelles campagnes de communication sur les accidents de la route, les efforts ne sont jamais suffisants. Du moins, c’est ce que semblent indiquer les derniers chiffres d’accidents de la route. Après une forte baisse depuis une vingtaine d’années, liée pour partie à l’amélioration de l’état des véhicules et de leur technologie, pour partie aussi à une plus grande sévérité de l’Etat face à la vitesse ou l’alcoolémie, les chiffres sont repartis légèrement à la hausse.

L’accidentalité touche toujours plus les jeunes que les conducteurs avec plus de 10 ans d’expérience de conduite, et plus les hommes que les femmes bien que cet écart se resserre. Notamment tout simplement parce que beaucoup plus de femmes conduisent. Et n’oublions pas, lorsqu’on est au volant, que dans leur voiture, il y a souvent un bébé à l’arrière.

Une hausse du coût des pièces détachées

Selon cette même étude, les assureurs sont par ailleurs confrontés à une augmentation du coût des réparations. Le coût des pièces détachées a en effet augmenté en moyenne de 3 % par rapport à l’année précédente.

Non pas tant en lien avec la hausse du coût des matières premières (métaux, plastiques), que par le plus grand nombre de composants électroniques dans l’ensemble des modèles. En effet, les voitures du 21ème siècle, qui verront sans doute bientôt les conducteurs humains disparaître au profit des machines, sont bien mieux dotés en matériel électroniques que leurs ancêtres. Ce qui signifie aussi qu’ils sont plus chers à remplacer que les seules pièces mécaniques.

Des hausses largement supérieures à l’inflation

Résultat : en 2018, l’augmentation du coût de l’assurance auto sera de 2 % et 3 %, selon le profil des véhicules assurés et des conducteurs. Cette hausse, en tout état de cause sera bien supérieure à l’inflation de 2017 en France, qui est prévue autour de 1 % selon les chiffres de l’Insee.

Ceci étant, même l’Insee peut parfois se tromper dans ses prévisions. La reprise économique tant annoncée s’accompagnera-t-elle d’une hausse de l’inflation ? Il est trop tôt pour le dire.

Et supérieure à l’année précédente.

En 2017, les contrats d’assurance auto avaient déjà vu leur prix augmenter de 1,6 % en moyenne. Celle de 2018 serait donc près de deux fois supérieure.

Une mauvaise nouvelle pour les conducteurs, qui peuvent redouter d’autre part une réévaluation du prix de l’essence, liée aux troubles politiques en Arabie Saoudite et dans d’autres pays du Golfe. Car, même si la Russie s’empressera de déverser plus de volume de brut sur les marchés pétroliers, elle n’a pas les capacités de raffinage des pays du Proche-Orient.

Dans tous les cas, ce seront les automobilistes qui paieront l’addition. Car, en France l’assurance auto demeure obligatoire, depuis les années 1970. Ce qui est une bonne chose, puisqu’elle couvre aussi bien dégâts matériels qu’assurance des personnes, frais médicaux, assurance au tiers, etc.