Ces piqûres qui pourraient être fatales si elles sont mal traitées !

Piqûres d’acariens, que faire ?

Encore appelé Acari ou Acarina, les acariens font partie de la famille des arachnides. Ils sont souvent de petites tailles ou pour certains microscopiques, avoisinant à peine plusieurs dizaines de micromètres. Contrairement aux tiques gorgées de sang qui peuvent atteindre la taille d’une cerise, les plus grands ne dépassent pas les 2 centimètres. À cause de la fusion du prosome (céphalothorax) et de l’opisthosome (abdomen) en un corps uni et la discrétion des quelconques traces de segmentation, leur corps paraît bien compact pour un arthropode. D’une diversité avoisinant sûrement le million d’espèces, 50 000 d’entre elles sont répertoriées. Les Arachnides ont un mode vie bien divers et varié selon leur habitat, le mode d’alimentation ou encore la niche. Nombre d’entre eux vivent dans l’eau ou le sol, mais plusieurs peuvent entretenir des relations avec les êtres vivants, que sont l’espèce animale ou celle végétale. Ils peuvent être transportés (phorésie) ou peuvent tirer profit de leur hôte pour se nourrir, déplacer, s’abriter ou se reproduire (parasite). Les arachnides peuvent aussi être pathogènes (responsable de maladie infectieuse) ou endoparasite (parasite vivant à l’intérieur de son hôte et se nourrissant de lui). Les acariens parmi les plus célèbres sont les tiques, le varroa qui parasite l’abeille, le sarcopte qui est à l’origine de la gale… Les acariens ont un mode de reproduction quasi identique. Ils pondent pour la plupart, pour ne pas dire tous, des œufs (ovipares). Le développement des œufs aboutit à la naissance des larves comme chez les insectes. Viennent ensuite les nymphes qui donnent enfin les adultes. Avec une durée de vie entre 2 à 3 mois, les femelles se reproduisent assez rapidement, environ 300 œufs par mois à raison de 900 tout au long de leur vie. Avec une température entre 26 et 32 degrés Celsius et un taux d’humidité entre 60 et 80 %, les acariens ont des conditions optimales pour leur reproduction. Ces conditions sont remplies à l’extérieur entre les mois de mai et septembre. En hiver et en automne, avec les habitations chauffées et la pluie, ils se reproduisent dans les 4 murs de ces dernières. Les acariens ont un régime alimentaire différent selon l’espèce ou le groupe. Il dépend du fait qu’ils soient prédateurs, hématophages, lymphophages ou autres. La nourriture consommée peut être prédigérée avant l’introduction de l’aliment par la bouche vers le système digestif ou par inoculation de salive. Quelques-uns parmi eux consomment les aliments solides (des animaux et des végétaux), en les mettant en petits morceaux avec l’aide de leurs chélicères sous forme de pince. Les enzymes des glandes salivaires permettent la digestion à l’extérieur des substances solides. D’autres sont hématophages (se nourrissent de sang) ou suce la sève.

Des acariens au quotidien !

Parmi les acariens que nous rencontrons le plus souvent il y a ceux de lit. Sexués leur cycle de vie peut durer 31 jours pour les Dermatophagoides pteronyssinus et de 100 jours pour les Dermatophagoides farinae. Les cycles de vie peut varier selon le critère, que les conditions de vie soient très bonnes ou très ardues. Les œufs pondus par la femelle éclosent en 6 jours pour donner naissance à la larve qui donnera la nymphe. En cas de mauvaises conditions, la nymphe peut rester à son support (peut rester accroché malgré l’aspiration d’un aspirateur) durant des mois. Quand les conditions redeviennent clémentes, la nymphe évolue ver l’imago, adulte. La femelle Dermatophagoidespteronyssinus pond entre 40 et 80 œufs pendant toute sa vie. Celle Dermatophagoides farinae, quant à elle, ne pourra pondre qu’entre 20 et 40 œufs. Constitué en majorité d’eau (75 %), le corps d’un acarien l’empêche de se reproduire s’il y a un défaut d’humidité dans son environnement de développement. Il est important de noter que les acariens de lit, ne piquent pas les Hommes. Ils se nourrissent de peaux mortes tombées de notre corps. Vous pouvez donc les ignorer si vous ne souffrez pas d’allergies liées à leur présence. Un matelas peut accueillir environ 2 millions de ces micro-organismes. Pour 1 gramme de poussière, il faut en compter environ 30 à 10.000. Pour déclencher une allergie, il faut 2 milligrammes d’acariens par gramme de poussière. En ce qui concerne une crise d’asthme, il faut 10 milligrammes de ces petites bêtes par gramme. Ils ont besoin d’une humidité entre 70 et 80 % et entre 22 et 25° Celcius de température. Pendant notre sommeil ces acariens ne peuvent donc pas remonter jusqu’à notre corps, trop chaud pour eux. Ils restent donc à une distance raisonnable. L’humidité de l’air diminuant en altitude, il n’y a plus d’acarien à partir de 1 600 mètres d’altitude comme dans les climats tempérés tel l’Europe, mais à 800 mètres, ils ne supportent plus la quantité d’humidité. Quand le climat devient chaut et humide, l’acarien vit à toute altitude. C’est le cas en Amérique du Sud, malgré une altitude de 3.000 mètres. Avec 35 °C et l’humidité inférieure à 50 %, il fait trop chaud pour les acariens et peu humide. Il se réfugie en profondeur du matelas ou aux extrémités, pour revenir à la surface une fois qu’on se lève. Ils profitent ainsi de l’humidité procurée par notre transpiration pour se reproduire. L’oreiller est l’endroit propice pour cela car gardant le plus longtemps l’humidité. Dans les températures extrêmes ils meurent en quelques heures. À 51 °C il suffira de 6 heures et à 45,5°C, 24 heures. À -28 °C les Dermatophagoides pteronyssinus sont tous exterminés. 60 % de ces derniers sont par contre tués, en 6 heures à -15 °C, alors que tous les Dermatophagoides farinae sont tués. Il faudra attendre 3 semaines environ pour éradiquer 85 % de ces individus à -1 °C, il ne vous servira donc à rien de sortir votre matelas quelques heures en hiver. Sensibles aux températures extrêmes, les acariens le sont aussi à l’absence d’humidité. Il reste quand même délicat de donner des taux précis pour les éradiquer. Ce fait dépendant, de votre lieu de résidence. En montagne, en altitude, en bord de mer, dans un climat tempéré ou dans un environnement à air sec dans les pays nordiques. Pour certains, il vous suffira d’ouvrir la fenêtre, pour d’autres il faudra installer le chauffage ou des appareils. En Belgique par exemple, en Automne le nombre d’acarien est à son maximum au sol ou dans les matelas. L’humidité de la maison et le chauffage fourni l’environnement propice à leur développement. En hiver, selon que le chauffage diminue la quantité d’humidité, leur effectif est le plus bas.

Ixodida ou couramment appelé tiques, cette espèce d’acarien a été décrit en 1815 par William Elford Leach. En 2010 il était composé de 896 espèces regroupées en 3 familles. En France ils y sont 41 avec 4 rencontrés de façon très occasionnelle. Appelés autrefois Tiquet ou Ricinus ils sont des parasites qui vivent à l’extérieur des vertébrés, même ceux qui ont le sang froid comme les tortues, serpents ou lézards. L’éclosion de l’œuf, la métamorphose et la quête de l’hôte se passent au sol. Les deux ou trois étapes de leur cycle de vie se passent sur la proie. La peau du mammifère (domestiqué ou sauvage), du reptile ou de l’oiseau, est le réceptacle de l’individu. Les tiques se servent de leur rostre pour sucer le sans de bête qui les porte. Ceci peut être la source de transmission de plusieurs agents pathogènes comme les virus, bactéries, nématodes ou protozoaires, à la base des maladies. Ils peuvent également transmettre à leur hôte des neurotoxines responsables de paralysie à tique. Les femelles adultes nourries ou en train de sucer du sang peuvent être identifées car changent considérablement de taille. La tique Hyalomma asiaticum a pris par exemple 624 fois plus de masse pendant cette étape de son cycle de vie. À l’échelle humaine, un homme de 60 kilogrammes passerait à 37 tonnes après s’être nourri constamment pendant 4 ou 5 jours. Cette nourriture permettra à la tique de pondre plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’œufs (selon l’espèce). Les Ixodidae ont des tailles variables et résident dans des milieux divers. Il peut s’agir d’endroit clos, comme celui de leur proie, d’endroit ouvert, ou dans la basse végétation où elles vont pondre, muer et guetter. Contrairement à la croyance collective à une certaine époque, les tiques ne tombent pas des arbres, ils doivent être proches du sol pour se réhydrater (leur corps étant composé en majorité d’eau). Elles sont souvent dispersées, mais il peut arriver de qu’on aperçoive plusieurs tiques sur une même herbe grâce aux phéromones. On peut trouver une concentration plus importante que celle d’une herbe. Cela peut être dû à l’environnement qui s’y prête. On peut en voir dans les zones où il y a un point d’eau, une zone d’ombre, un lieu de passage ou de regroupement d’animaux… Une fois gorgées de sang, les tiques se laissent tomber de la proie. Ce repas dure généralement une semaine au plus pour une femelle adulte et moins pour les autres. La tique la plus répandue en Europe est l’Ixodes ricinus. La souris blanche en Amérique du Nord est la proie de la tique à patte noire, appelée Ixodes scapularis. Elle peut transmettre la maladie de Lyne au stade de larve ou de nymphe. On observe les adultes chez le cerf de Virginie à l’automne ou au printemps en grande majorité. On peut la retrouver encore chez 55 espèces d’oiseaux et 50 de mammifères. En Afrique et aux Caraïbes, on voit la tique sénégalaise Amblyomma variegatum sur nombre d’animaux domestiques. Une fois agrippée à son hôte la tique se déplace durant quelques minutes ou des heures pour trouver l’emplacement idéal. De petites griffes lui permettent de s’ancrer sur la peau de son hôte. Elle coupe l’épiderme avec ses chélicères, dissimulées quand elle est au repos. Elles les insèrent délicatement tout en secrétant des substances qui occasionnent une dissolution des cellules (cytolyse). Grâce aux substances anesthésiantes, la proie ne sentira aucune douleur ou démangeaison. En quelques heures la tique a fini d’insérer son rostre en intégralité. Elle peut maintenant aspirer le sang à volonté. Simultanément, elle va injecter un mélange de molécule qui va agir sur l’immunité et rendre parfois insensible le système nerveux de son hôte. La tique est équipée pour identifier et détruire quelques-unes des batteries pathogènes qu’elle absorbe pendant sa succion. Elle possède notamment des lysozymes dans sa salive. Il y a plusieurs dispositions que vous pouvez prendre pour combattre les tiques. Vaporiser les répulsifs, en utilisant ceux avec des autorisations. Il faut vous parer d’habits ou chaussures qu’on ferme. Privilégiez aussi les habits clairs pour identifier rapidement la présence de ces parasites. Contrôlez vos habits après chaque promenade pour être sûr que vous ne trainez pas avec l’un de ces corps étrangers. Si toutefois vous vous faites piquer, enlevez la tique avec un tique-tique, désinfectez la plaie et en cas d’apparition d’érythème migrant (points rouges sur la peau), contactez votre médecin. N’essayez pas d’utiliser de l’alcool sur les tiques, elle aura tendance à envoyer dans votre organisme les agents pathogènes en régurgitant. Rassurez-vous retirer tout le parasite, dans le cas contraire contactez votre médecin. La Direction Générale de la Santé (DGS) et l’institut national de la recherche agronomique (Inra) ont mis en place un logiciel pour téléphone appelé Signalement-tique. Il permet aux passionnés de promenades de signaler une quelconque piqure de tiques et d’avoir des indications pratiques en cas de piqûres. Il existe également un autre type d’acariens que nous rencontrons dans notre quotidien, il s’agit des acariens stockage. Dans cette famille il y a les acariens de la moisissure (Tyrophagus putrescentiae). Ils vivent dans un ensemble d’habitat varié comme la cuisine. Ils peuvent contaminer la cuisine ou la nourriture pour votre chien. La Sarcoptes scabiei ou sarcopte est l’espèce d’acarien responsable de la galle. Il existe plusieurs sarcoptes liés à un animal donné. Sarcoptes scabiei var. hominis est l’agent qui cause la gale chez l’homme. Sarcoptes scabiei var. canis est celui qui le crée chez le chien, var bovis pour les bœufs… La femelle de cet acarien infecte en faisant des galeries sous la peau pour y déposer ses œufs. Les galeries créent des sillons au bout papuleux. Le parasite est transmis à 95 % avec un contact cutané. Dans des cas il peut s’agir de la literie ou des vêtements. 3 ou 4 jours après que les œufs ont été insérés sous la peau, elles éclosent. Les larves rejoignent la surface de la peau en faisant le sillon scabieux. Une fois détécté, il permet de confirmer le diagnostic. La personne infectée a en général entre 5 et 10 acariens sur lui. La réponse du système immunitaire va créer les démangeaisons qui vont suivre. Lors d’une première infection, elles apparaissent au bout de 3 semaines. Ce délai peut passer à quelques s’il ne s’agit pas de la première infection. Le corps devient alors très vigilant par rapport à ces parasites. La galle est une maladie contagieuse. La transmission se fait grâce au contact cutané. Dans certains cas rares cela peut se faire par le linge, mais le parasite ne résiste pas pendant une longue période hors de la peau. Il n’est pas possible d’empêcher l’infection par les parasites, si on est en contact cutané avec un individu qui l’a contracté. Mais dès que les symptômes apparaissent, il ne faut plus se coucher dans son lit, porter ses vêtements ou utiliser le même linge. Si vous êtes en groupe, il faut mettre l’individu à l’écart. Laver son linge avec de l’eau très chaude et porter des gants en cas de soin. Enfin il faut lui octroyer le traitement médical adéquat après consultation de votre médecin.